Avant La Maison, il y eut La Forêt Enchantée
Mais... le bruit que fait l'arbre quand il est scié ?
Il ne rit pas. Non. Il n'est pas "plié en deux" comme quand nous, les humains, rions à en perdre le souffle. Le souffle, justement. Les arbres, les plantes, les forêts nous le donnent ce souffle. Laissez-moi vous rappeler qu'ils détoxifient l'univers de son dioxyde de carbone pour nous renvoyer de l'oxygène grâce à cette substance magique appelée chlorophylle. Si ce n'est pas du miraculeux, je me demande ce que c'est. Des fois, malheureusement, la bêtise met la hache dans le miraculeux. Ou la scie mécanique.
Ma matinée d'hier a débuté dans le calme propre aux promesses d'une journée fériée. J'ai entrepris de passer le balai dans ma cour et autour de la piscine, processus qui peut prendre environ une heure. Pas tant parce que ma cour est grande mais parce que j'ai l'honneur d'être entourée d'arbres, et ici, en Californie, c'est un peu l'automne à l'année longue pour les chênes. Je me réjouissais d'avoir des feuilles mortes à balayer, signe qu'il y a des feuilles sur des branches d'arbres tout autour de moi. Un peu avant le lunch, je m'installai à mon endroit favori pour me détendre quand un son fort aversif me sortit brutalement de mes rêveries. Une scie mécanique ! Je ne pensai même pas immédiatement à sa raison d'être tant le bruit, pour moi qui est misophone (j'ai de la difficulté à tolérer certains bruits de mastication), était une torture. J'essayais de le fuir dans ma maison, mais l'odeur de gasoline était un désagrément qui remplaça aussitôt celui que je m'efforçais d'éviter. C'est à ce moment, et avec horreur, que je vis la provenance du bruit: deux maisons plus bas, une équipe d'hommes s'acharnaient sur un gros conifère. Il le découpait en billots. C'était une vue absolument atroce et sordide. Cet arbre, il n'avait pas l'air malade du tout. Je pouvais voir le beau vert de toutes ses épines d'ou' je me trouvais. Quel dommage. Je ne sais pas si l'humanité se rend compte que les arbres sont des créatures vivantes, elles auraient même une forme de conscience, comme toutes les créations de vie d'ailleurs. Les arbres communiqueraient même entre eux par leur réseau de racines. Au-delà de l'oxygène qu'ils nous livrent et qui est vital pour nous tous, les arbres aideraient même à la guérison en libérant des substances appelées phytoncides qui aideraient à stabiliser l'humeur et le système immunitaire. Shirin-yoku, un mot japonais qui réfère au bain de forêt, est une pratique qui aurait même démontré des bénéfices chez des personnes souffrant de syndrome de stress post-traumatique, d'insomnie ou de trouble d'humeur. Le bain de forêt peut aussi régulariser la tension artérielle.
J'ai toujours eu une fascination pour les arbres. Je me sens toujours mieux dans un environnement ou' il y a des arbres. Par exemple, je préfère Berkeley à San Francisco, car il y a plus d'arbres à Berkeley. Je suis plus attirée par les vieux quartiers résidentiels que les nouveaux développements car il y a davantage d'arbres, et ils sont plus matures et majestueux.
Durant la pandémie, alors que nous étions coupés du reste du monde, on nous encourageait à étreindre un arbre pour assouvir nos besoins de connexion. Pandémie ou pas, je pense que nous avons tous intérêt à étreindre un arbre de temps à autre, ne serait-ce que pour exprimer une gratitude envers cette source de vie, de santé, et symbole sacré de continuité et de résilience. Les arbres sont nos amis, et la forêt, une grande source d'enchantements ! Voici d'ailleurs quelques clichés de ce que mon fils Kristof découvrit un peu avant la pandémie derrière la clôture de notre cour arrière et que nous nommâmes La Forêt Enchantée:
Sa présence d'arbres ayant une forme inusité ou symbolique (et que nous baptisâmes également) fut significative au point que je lui dédia un journal. La Forêt Enchantée, comme les pages d'un livre de contes que l'on tourne comme on enjambe la clôture y menant, regorge de moments de paix, de souvenirs de douces mains d'enfant dans la mienne, de marche en silence, d'invitations à méditer et de chants d'oiseaux harmonieux. Sans m'en douter, à travers la bienveillance dont elle nous enveloppait à chacune de nos expéditions, elle me préparait pour d'autres enchantements: ceux de ma créativité renaissante, ceux du coeur, et aussi ceux de ma maison. Les arbres devinrent ces repères rassurants durant un temps de grands bouleversements. Ils s'offrirent comme scène de célébration d'anniversaires de naissance et autres occasions de joie et de partage. Merci, l'Arbre Fracturé, Méduse, Omega et tous les autres pour avoir été les piliers de notre bien-être. Maintenant, je vous revois dans ces arbres près de chez moi, et je vous porte en moi, à chaque respiration, à jamais.
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