Vivre le quotidien avec intention




Il y a quelques années, lors d'un des cercles auxquels j'ai participé via zoom (incluant une célébration de la nouvelle lune, et une conférence offerte par une médecin "intuitive"), et plus tard dans mes lectures, j'ai élargi la définition et approfondi le concept d'intention dans une pratique. Alors qu'un but met l'emphase sur un résultat précis, une intention est plus incarnée, à notre portée, et préférablement formulée au présent, comme si l'état recherché était déjà atteint. Par exemple, "je suis baignée d'espoir, de gratitude et de sérénité et à partir de mon coeur j'irradie une lumière de paix et d'amour qui enveloppe mes enfants" est une intention, alors que "je veux être plus efficace au travail en complétant mes dossiers en moins de 48 h" est un but. L'intention est souvent utilisée pour la méditation, les rituels de nouvelle lune (une occasion mensuelle de "planter nos semences" symboliques), ou de façon intuitive quand on veut développer des mantras qui nous aident à avancer dans notre vie et à accéder à notre source de résilience.

D'ailleurs, la méditation invite au non-attachement, et cela inclut se détacher d'un résultat précis, extérieur et souvent dépendant de plein de variables hors de notre contrôle. Mais l'intention part de soi, de notre intérieur, et elle ancre la pratique de la pleine conscience.

Ce matin, j'ai eu soudain l'idée de mettre en pratique le développement et l'incarnation d'une intention en arrosant mes bambous qui se dessèchent dans cette chaleur intense. Moi que me suis toujours découragée de ne pas arriver à assurer la survie de la plupart de mes plantes (ce don de déesse des plates-bandes qu'a ma mère n'a pas fait son chemin génétique jusqu'à moi !), j'ai décidé d'aller au-delà du geste obligatoire et moteur de les arroser, en y mettant une intention, comme si je voulais communiquer mon énergie de vie à celle de la plante par le biais de l'eau. Comme si je les arrosais pas seulement avec mes mains, mais avec tout mon être, toute mon âme ! Il s'agissait donc porter attention au fait que j'arrosais, le bambou précis que j'arrosais à tel ou tel moment, observant le tout de cet acte, m'absorbant totalement dans l'instant, sans penser au bambou suivant à arroser. Ce n'est pas si simple qu'il y paraît, mais en faire l'expérience m'a encore une fois ouvert les yeux sur l'importance de se voir en relation avec notre environnement, et non plus séparé. Une gratitude pour la verdure aide à rejoindre cet état d'esprit. Et du coup, la crainte de ce qui pourrait arriver à la plante, ma tendance à l'auto-jugement disparaissent. Ce shift de ce matin fit en sorte que j'ai l'intention... de pratiquer avec plus d'intention.

C'est une autre façon de s'entraîner à ne plus faire nos gestes machinalement. Je crois que si tout le monde se mettait à vivre avec intention un peu plus chaque jour, il y aurait moins de conflit, moins de gaspillage, et notre planète pourrait commencer à se guérir.

Vivre avec intention supporte nécessairement cet alignement entre notre agenda divin et le monde tangible qui est cette scène ou' se met en acte notre apprentissage et notre évolution. Et pour moi, cela a pour effet d'élargir mon champ de conscience si bien que j'arrive à trouver le sacré dans l'ordinaire, le beau dans une composition que nos esprits au par-défaut mentalement affairé négligent trop souvent, comme cette lune gibbeuse croissante qui semble vouloir faire de la tyrolienne sur le fil électrique depuis le stationnement de l'épicerie près de chez moi.

Je me porte mieux depuis que je m'efforce de faire chaque tâche avec attention et intention, comme si c'était une méditation, que ce soit de passer le balai, de manger, d'avoir une conversation avec quelqu'un. Car tout cela va dans le sens d'une intention globale qui inclut toutes les autres: vivre en harmonie avec mon univers, ce qui ne peut se faire qu'en me connectant à mon abondance intérieure, en exprimant mon potentiel et en menant une existence qui me met en joie.

Ma fin de semaine fut sans prétention, avec moments de lecture, baignade, appel vidéo pour remercier une tante bien-aimée d'être née en lui souhaitant bon anniversaire et relaxation sous l'ombre des chênes qui me permirent de faire le silence au-dedans comme au-dehors, accueillant l'enchantement du temps qui semble ralentir et laissant émerger certains chuchotements de mon âme que j'ai trop longtemps tus. Et cela a aidé certaines intentions à se préciser.




Que remarquez-vous quand vous tentez d'effectuer ce shift de but à intention ? Comment vous sentez-vous lorsque vous cultivez des intentions ? Résonnent-elles un peu comme les rêves de l'âme, ceux qui sont universels ?

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