L'intangible réel
Je vois donc la pause (l'arrêt, le moment présent) entre les deux phases respiratoires comme un par- défaut de pleine conscience. Ce n'est pas tant un contenu qu'un espace. Et dans cette espace se trouve la vie, avec toute l'essence et la pureté de notre âme Je suis une accro des rêves (éveillés ou nocturnes). Je tiens un journal dans lequel je consigne le saugrenu, le révélateur, le choquant, l'émouvant. Le vrai, la vulnérabilité toute nue, quoi. De l'âme, c'est tout cela. Comme un message qu'il faut décoder, le rêve devient une clef devant la porte qui s'impose comme une impasse et qui empêche d'exprimer les dons de l'âme. Mes rêves sont souvent intenses, vivides et même parfois prémonitoires. J'y porte donc très attention. Pour moi, le rêve est souvent plus réel qu'une situation que je vis en plein jour, surtout si cette dernières est une situation qui prend place dans ma tête, et donc ne s'est pas encore produite, ou qui est sans cesse rejouée mais de façon futile car on ne peut changer le passé. Bref, la nuit, une fois l'ego endormi, nous avons l'occasion d'explorer des territoires fascinants comme nos figures d'ombre menant à une créativité, un savoir profond, une sagesse intrinsèque que l'état d'éveil nous empêche de voir. Je rêve, donc je vis.
Voilà des réflexions qui furent initiées par un voyage récent à Vancouver, séjour qui fut prolifique en rêves qu'il me faudra coucher dans un poème et ou' j'ai décidé de me procurer un petit capteur de rêves, question de canaliser encore plus d'enchantements dans mon chez-moi (que je quittais pour plus de deux nuits consécutives pour la première fois). Quand je voyage, j'aime rapporter de l'endroit d'accueil une inspiration sous forme d'idées, de projets... Des projets deviennent alors rêves qui éventuellement chercheront à devenir réalité. Vancouver, dans une harmonie urbano-naturelle remarquable avec l'héritage autochtone bien visible dès l'arrivée à son bel aéroport et avec ses arbres sur les toits des gratte-ciel, regorge de bourgeons de rêve... Malgré le fait que c'est une grande ville, presque partout un calme y régnait: le long du Seawall bourdonnant de piétons et de cyclistes (et qui m'inspirèrent à renouer avec le jogging sur-le-champ, après 10 mois de jachère de certains muscles), au Jardin du Dr Sun Yat-Sen dans Chinatown, sur le mini bateau en route vers Granville Island vers le The Fringe Festival, ou au comptoir d'un café à déguster un chai latte.
Peut-être cet état paisible tenait-il du fait que les gratte-ciel avaient du vert au lieu du noir aux fenêtres, ou bien les panneaux publicitaires nous rappelant notre consumérisme obscène semblaient inexistants et laissaient place à une beauté montagneuse et un chant d'oiseaux, ou encore je n'avais pas peur de me faire fusiller à tout coin de rue comme dans n'importe quelle grande ville américaine. Si j'avais pu y téléporter ma Maison des Enchantements et tous ceux que j'aime, je ne l'aurais plus jamais quittée.
Les rêves sont un ingrédient-clé de ma diète spirituelle. L'intagible de mon voyage ne se mettait pas dans ma valise ni dans une catégorie d'items à déclarer mais pour moi reste enchantant et très réel. En attendant de retourner à Beautiful British Columbia, je vais continuer à en rêver. Même cette petite cabane a l'air rêveuse, la tête dans les nuages...
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