Éloge des restants
Que trouvez-vous le plus intense, le milieu d'une journée ou le restant du jour qui devient soir ? Qu'est-ce qui est meilleur, le festin d'une célébration ou bien ce qu'il en reste ? Avec les restants, nous pouvons revivre un moment qui n'est plus: un Noël, un anniversaire, un souper romantique au restaurant. Avec la réminiscence joyeuse vient la satisfaction de résister au gaspillage, de réduire l'empreinte carbone. Sans compter que cuisiner pour créer des restants justement permet de sauver tellement de temps ! Combien efficace devient la vie lorsqu'on ne passe pas son temps à se demander ce que l'on a le goût de manger deux fois par jour quand notre réfrigérateur bien garni détient la réponse pour nous et nous offre un repas sans trop d'effort de notre part ? Et si vous êtes un avide de restants comme moi, vous avez sans doute remarqué que "ça goûte encore meilleur le lendemain" ou la deuxième fois. Wow ! Comment expliquer ce phénomène merveilleux ? Si, comme moi, vous avez écouté la captivante série Netflix Leçons de Chimie, vous aurez découvert (ou confirmé) qu'il y a une réaction chimique qui continue d'accentuer les saveurs lors du processus de refroidissement.
Ken me dit que je suis la reine des collations, "the queen of snacks" (merci à l'entraînement qu'aura prodigué le fait de parenter trois fils fougueux et toujours affamés, à commencer par Youri, trottineur à Minneapolis et qui, au centre nature ou' nous avions coutume d'aller, finissait par s'asseoir sur un banc près des quenouilles, à pointer mon "sac-à-tout" et dire, dans son accent mignon de deux ans "manger qué-qué chose ?", puis ses deux frères qui plus tard, de façon routinière en ski, en avion ou en randonnée, demanderont ce qui n'avais pas besoin d'être demandé, "mama, did you bring snacks ?"), mais il ne serait pas plus controversé d'affirmer aussi que je suis la reine des restants... Je pense que je tiens cela de ma mère, de ma grand-mère (chez qui, le lendemain du réveillon de Noël, nous nous précipitions pour ses succulents restants, que ce soit les sandwiches roulés avec cornichon au centre, sa salade au chou et aux ananas, ou encore ses barres nanaimo).
J'ai donc tout un assortiment de plats réutilisables pour cette fonction (ce sera l'objet d'un prochain blog), vestiges de soupers au restaurant et qui empêcheraientt quiconque croisant mon chemin de trouver une excuse pour ne pas préserver des restants. Je suis si dévouée que je prends les concombres, bouts de salade ou tomates que mon chum ou son fils laissent de côté lors d'un souper au resto. Mon lunch du lendemain est réglé.
Copieux restants d'un "appetizer" de chez Old Soul, à Sacramento |
Je n'irais peut-être pas jusqu'à manger aussi systématiquement de l'assiette de gens qui me sont non familiers, à moins d'être totalement affamée, ou plus aventurière, comme ce fut le cas vers la fin de ma vingtaine, avec mon partenraire de l'époque. Nous avions terminé le pretzel qu'une personne étrangère avait laissé au Biergarten à Munich.
Avec les années et l'expérience, j'ai fini par identifier mes restants favoris: sauce à pâtes faite maison, pizza (qui a l'avantage de se manger froide, et très pratique sur la route ou en randonnée), sauce au cari avec riz, quinoa que je convertis en salade , assiette de fromages et pain baguette, saumon.
J'ai l'air obsessive par rapport à tout cela, mais je crois que c'est en partie génétique, ou appris de ma mère, ou les deux, et en plus, j'ai été marquée par tous ces enfants dans les pays en voie de développement qui mendient et qui ont faim. Je considère que cela tient donc plus de la conscience sociale, d'un souci de justice et de gratitude que de l'obsession.
Lorsque réfrigérés de façon adéquate et consommés en quelques jours, les restants ne présentent, à mon avis, que des avantages. Êtes-vous, comme moi, une inconditionnelle des restants ?
Si vous n'êtes pas encore convaincus, attendez de lire mon blog sur la suite: les irrésistibles contenants de ma mère, Rita :) !
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