Joyau dans mon patelin d'accueil





Avant même de choisir Cameron Park comme nouveau lieu de résidence, lorsque je passais à proximité d'un de ces endroits en roulant sur l'autoroute, j'étais intriguée par ce qui ressemblait à un village de la ruée vers l'or converti en un parc d'attractions avec ses façades aux couleurs pastel. Il y a plusieurs années, lors d'une chasse aux antiquaires de la région, je m'y étais arrêtée sans m'y être aventurée au-delà d'un magasin seconde main un peu désordonné. J'étais repartie, contente d'avoir succombée à ma curiosité, mais sans aucune impression que j'étais accro.

Plus tôt cette année, en allant faire mon épicerie tout près, j'y retournai, peut-être pour voir ce qui avait survécu à la pandémie. Cette fois, et les suivantes, je fus enchantée. Le trift store y était toujours et encore mieux, une nouvelle boutique totalement mon genre, ''Pick it Fence''. À ce moment ou lors d'une visite subséquente, je ne sais plus, je décidai d'explorer la seule mini rue tranquille. Les couleurs vives avaient cet air d'innoncence joyeuse qui m'attirait. Un homme en habit se tenait devant l'une d'elles. Il distribuait des pamphlets sur une pièce de théâtre qui jouait. Du théâtre ! Je repensai à mes rêves d'ado (et mon intention d'étudier en art dramatique...), puis à cette époque pré-mariage quand j'allais au théâtre à Berkeley, La Val's Subterranean, ce théâtre local au sous-sol d'une pizzeria, et avec un jeu qui remplit d'hilarité les spectateurs avec bière et pizza. Et je passai en revue toutes ces pièces vues, applaudies et jouées dans ma vie, à commencer par la pièce en plein air aux Vieilles-Forges en compagnie de ma grand-mère et mes tantes je crois. Je devais avoir 3 ans. Les costumes d'époque, les dialogues, c'était magnifiquement étrange et l'expérience créa une captivation qui me revisita ensuite toutes les fois où j'en vis une, comme ''La Nuit de Rois'' à mon école secondaire, ou encore ''La Ménagerie de Verre'' avec des amis de résidence à Montréal, puis avec les enfants, ''James and the Giant Paech'', ''Peter Pan'' et les autres où je jouai à l'école, du primaire jusqu'à l'université (cours optionnel d'art dramatique à Laval puis participation dans ''Vol Au-Dessus d'un Nid de Coucous'' à Montréal), en passant par le CEGEP, ''Les Trois Poules'', et plus récemment, ''The Vagina Monologues'' dont je fus co-directrice et comédienne). Je n'ai jamais levé le nez sur des pièces pauvrement jouées, comme à l'école secondaire de notre ville d'accueil (''L'Importance d'être Constant'', ''Alice''.... Du théâtre, c'est du théâtre, et chaque fois je me sens transportée dans un autre univers !

Le bel homme au sourire chaleureux et à la chevelure dense et frisée me tendit un pamphlet. Il y avait une performance dans quelques heures. Je ne peux décrire l'expérience qui me transporta dans le présent mais en même temps, une espèce d'univers parallèle, magique. La salle, confortable, intime, nous fit tout de suite nous sentir dans le jeu des acteurs. Dans la première rangée, on est si prêt que l'on peut presque les toucher. On ne peut faire autrement que d'aimer tous les personnages.  ''Almost Maine.'' C'était un scénario sur l'amour justement. Durant l'entracte, en faisant la file pour la salle de bains, un homme vint vers moi et m'offrit d'utiliser une autre toilette. ''La toilette des acteurs''. Je me sentais comme un enfant qu'on aurait invité derrière le comptoir dans une chocolaterie, pour me servir ! Je croisai une comédienne, je tentai d'estimer son âge pour comparer avec le mien... Et les mots récents de mon mentor qui me reviennent en mémoire... il m'encourage à faire du théâtre... pour me guérir de ma vie...

Je revis cette comédienne dans une autre pièce des mois plus tard, ''Proof''. Je tombai à nouveau sous le charme. Il y eut une séance de questions après. On invitait aussi les spectateurs à considérer devenir bénévole pour ce théâtre. Bill, le bon monsieur aux cheveux frisés, vint me parler après mon commentaire. Je lui dis que j'avais mis mon nom sur la liste pour être bénévole. 




Peu de temps après, je partis en Scandinavie pour une conférence. J'aime décrocher de plein d'aspects de ma vie ici, et surtout ce qui a à faire à des procédures. Je déteste donc être dérangée pour des trucs comme le gars qui m'appelle pour me proposer de ré-hypothéquer ma maison vu que les taux d'intérêt sont en baisse, ou encore l'ex d'une amie qui me demande de me porter garante pour une application de son passeport... tout ce qui me plonge dans un certain doute quoi. Mais un texte qui me fit grandement plaisir fut un de Bill, qui prenait contact avec moi pour me parler du prochain spectacle et me demander si j'étais intéressée. Diantre, oui ! Être dans l'univers des arts de la scène, même en coulisses, me transporte de joie. Bienvenue au Village des Enchantements !




Pick It Fence (boutique)







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