Le laboratoire de l'amour

 

On ne se rend pas toujours compte, avec nos occupations intempestives, bureaucratiques et fastidieuses que le but de se promener parmi toutes ces fioles surnaturelles, béchers mystiques, micropipettes divines etc, c'est bel et bien d'extraire l'élément le plus fondamental, la force la plus puissante en cette vie: l'amour.

Il peut s'agir d'amour romantique, maternel, platonique, passioné, mais aussi d'amour de la nature, de la connaissance, de la vérité.

Dans mon cas, je cultive toutes ces formes, en plus de l'amour de la simplicité et de l'assez. Samedi fut une journée magique, passée à modifier quelques accessoires en préparation du souper annuel de la société médicale de ma région, la seule organisation professionnelle où j'ai un réel sentiment d'appartenance. La veille, j'avais trouvé un adorable mini sac à main (3,99$ dans mon magasin seconde main préféré !). Je me suis amusée avec des bouts de tissu pour y ajouter un coeur bordé de dentelle. Ensuite, je suis allée à une causerie dans le sous-sol de Rushtaller, une brasserie du centre-ville où une professeure en philosophie des mathématétiques et un professeur spécialisé en psychologie de l'attachement allaient s'entretenir au sujet de... l'amour.

J'étais captivée. C'est un des mes sujets PRÉFÉRÉS. Une personne spéciale dans ma vie le sait pertinemment et m'avait informée de cette activité. Je pris des notes. Je fus même émue aux larmes à un moment donné. Le bruit de train que nous entendions à l'extérieur donnait l'impression de se trouver dans une ville européenne. C'était vraiment... romantique. En plus, j'étais en agréable compagnie.

''Sacramento has soul''

La soirée gala quelques heures plus tard continua dans cette veine. Je m'y étais préparée comme si c'était la fête de Noël. L'entourage de belles âmes amicales me rendait euphorique. Un spectacle de ballet m'émut aux larmes aussi. Comme après tout chapitre enchanteur, la retombée dans la réalité a un goût de nostalgie plus grand que moi. Je dois travailler fort pour ne pas m'aggriper à ce qui n'est plus. Dimanche, dans le laboratoire de l'amour à la Maison des Enchantements, l'expérience porta sur les effets de l'après, que j'ai meublée de ralentissement, de silence intérieur, de gratitude, et de dégustation de mon restant de tiramisu acheté lors de la soirée de poésie le vendredi d'avant (où, bien entendu, dans mes poèmes, il était question d'amour). Un de mes secrets pour aimer encore plus la vie est de la déguster par petites bouchées, question de faire durer le plaisir.

Solliciter mes sens pour capter les joies me distrait de cette recherche futile sur la nature de l'amour. Je crois qu'elle est difficile à cerner de toute façon. Car bien plus qu'une émotion, c'est un phénomène, une énergie, pas une substance facile à isoler comme un élément du tableau périodique. Et c'est souvent plus par ses effets qu'on identifie sa présence et le fait qu'il soit à l'oeuvre. C'est de façon souvent indirecte qu'on conclut que l'amour est de la partie.

Puissiez-vous vous aimer un peu plus chaque jour... Si cela vous paraît difficile, commencer par quelque chose de neutre, de non controversé, comme votre auriculaire, ou vos molaires. Partez de là, et agrandissez votre territoire d'être pour diriger votre auto-respect, auto-acceptation, et amour de soi sur les parties, émotions, croyances, aspects et traits de vous qui vous plaisent moins en ce moment. Vous verrez, à force de vous regarder, de vous écouter, vous vous connaîtrez mieux, et vous développerez une affection, un attendrissement de l'ordre de celui que l'on développe pour un compagnon de voyage, ou quiconque partage une histoire ou des souvenirs avec nous. Une fois que l'on s'aime vraiment, dans sa totalité, il n'y a plus de retour en arrière. On se donne à soi, on donne à autrui avec allégresse et on reçoit aussi, avec une savoureuse sérénité.

Joyeuse Saint-Valentin !

Car💖line

Pour faire suite à un mémorable samedi:
beau dimanche ensoleillé avec journaux intimes, tiramisu et thé.