Visiteurs en mode "hygge"
La Maison des Enchantements est actuellement la scène de moments "hygge": cuisine embaumant les galettes, la croustade aux pommes, les muffins ou la "soupe aux légumes pour les jours de rhume", soirées avec tasse de tisane à la main et rire aux lèvres en entendant les histoires que raconte mon père dans sa répartie habituelle incisive et hilarante, modifications de mon chez-moi pour le rendre plus fonctionnel et confortable.
Mon père et Raymonde sont en visite et leur présence me replonge trois décennies en arrière quand j'étais aux études et qui par les repas préparés avec soin, le gîte confortable (incluant une vieille Buick à mon entière disposition) et le support moral, me procuraient l'infrastructure nécessaire pour paver ma voie académique vers un champ professionnel aligné à mes passions et mes buts.
À part le fait que les soins à des patients et l'enseignement au lieu des cours en sciences de la santé occupent mon temps durant le jour, et nos cheveux ayant pas mal viré au gris (pour ne pas dire blanc !), c'est comme si rien n'avait changé. Mon père a toujours une mémoire aussi phénoménale et il aime toujours autant taquiner. Raymonde fait toujours de la magie par son dessert de "barres magiques" et est encore disciplinée dans son Duo Lingo.
D'habitude, quand mon père me visite, il y a toujours une job colossale qui l'attend (et qu'il attaque avec enthousiasme) comme une pièce à repeindre ou un truc à réparer. Mais comme cela faisait deux ans que mon père était venu (et au moins 5 ans pour Raymonde), et que mon père se trouve pour le moment plus limité dans ses déplacements en raison d'une douleur, j'ai décidé de faire en sorte que nous nous retrouvions plus dans l'être que dans le faire. Je mets l'emphase sur de plus petits projets, comme l'installation d'un pôle à rideaux ou d'un miroir. Je leur fais découvrir la nouvelle brasserie du coin et certains magasins. Nous nous amusons au Festival Grec. Je les présente à mon réseau d'amis d'ici. Nous prenons les choses comme elles viennent. Et surtout, nous prenons le temps. D'être ensemble.
Grâce à eux, je redécouvre l'art de vivre danois désigné par un mot norvégien, "hygge", qui consiste à créer un confort sain, ralentir pour apprécier les plaisirs simples et se ressourcer. C'est une philosophie de contentement en harmonie avec les besoins et cycles naturels et qui invite à la méditation et se manifeste dans nos habitudes, nos liens sociaux, nos activités et aussi dans la façon de décorer, avec textures agréables, couleurs neutres etc.
Marcher dans une rue bordée d'arbres, nager, prendre une tisane, manger notre souper dehors avec chandelle, lire emmitouflé dans une couverture, se pencher pour caresser la féline tigrée et ronronnante de mon compagnon, s'asseoir côte à côte pour admirer l'horizon en plein jour ou assister à une chorale, se prélasser sur la banquette près de la fenêtre, voilà autant de façons de pratiquer le hygge.
Je suis reconnaissante pour mes invités dont la présence et le support améliorent ma qualité de vie. Même si je le savais à un niveau intellectuel, je réalise à un niveau plus profond à quel point les miens m'ont manqué. En plus j'avais grand besoin d'une bonne dose de l'humour légendaire de mon père (un mélange théâtral de satyre et d'auto-dérision), sans oublier ses céleris coupés très finement à congeler pour recettes futures dans une cuisine tenue impeccablement par Raymonde. Merci pour tout, popais et Ray !
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