Un brin de courrier de Noël





La Maison des Enchantements a été comme une présence angélique veillant sur la réappropriation de tant de pans de ma vie: ma féminité qui s'assume (en relation inverse avec la chute d'hormones), ma créativité, ma spiritualité, ma confiance en moi, mes rêves d'enfance (sous la forme d'une piscine), mon côté organisateur d'événements thématiques, mon besoin de désirer, d'éprouver, de nommer. D'écrire.

Des textes, du fond du coeur, oui bien sûr. Comme dans ce blog. Des listes d'épicerie, ou des listes tout court, jusqu'à il y a peu de temps, encore trop tyranniques et que je boycottais en raison d'un gros morceau de mon passé vécu dans l'oppression. Et puis des cartes de souhaits. Depuis que je suis devenue mère, j'avais développé la routine d'envoyer plus d'une quarantaine de cartes de souhaits à partir de notre photo de famille pendant les fêtes d'hiver. Sauf en 2022. Cet hiver-là fut un hiatus. Comme je l'ai écrit la semaine dernière, les cadeaux enveloppés n'avaient même pas leur sapin. Mais ce matin, en conduisant au travail après une insomnie assez illuminatrice, j'ai eu l'idée de mettre mon blog au service de mon coeur pour envoyer mes souhaits. C'est peut-être l'enchantement de ma fin de semaine, à commencer par le party Barbie, puis ensuite le brunch chez Rosebud's Café à Jackson et ou' mon beau-fils Couver nous emmena mon chum et moi qui m'inspirèrent. Le Père Noël était là, sur qui je ne m'étais pas assise depuis que mes enfants y croyaient encore. L'ambiance était comme celle d'un film de Noël, dans un restaurant charmant avec un employé à la barbe décorée comme un sapin de Noël et qui servait du mimosa à la lavande.

Après plus de deux ans de surplace, de va-et-vient futiles dans le néant et l'obscurité, je me suis arrêtée. Pour écouter. Pour regarder autrement. Pour prendre tout ce que la vie m'offre, peu importe la forme, même si ma vie ne s'est pas mise en place comme le décor d'une maison de poupées...

J'ai aussi pris une décision importante: celle du sens que doit avoir la vie pour qu'on passe à travers. Ce sens, ce n'est pas l'amour, ni la parentalité, ni la carrière, ni la réalisation de soi, ni même la spiritualité. Non. Tout ce que nous sommes appelés à vivre a pour but de nous rendre plus conscients. Et toutes ces facettes que nous chargeons trop injustement du fardeau de rendre heureux comme les relations, les accomplissements ne sont en fait que des moyens. Pema Chödrön a écrit que souffrir sert à nous réveiller. Pour moi, l'étape d'après c'est la conscience. La douleur rend alerte. Être conscient permet de l'accepter avec grâce et équanimité. Et quand un chagrin ou une contrariété devient trop intense, causant un blocage, je vais marcher, ou je balaie des feuilles, ou je me jette dans ma piscine glacée (8 degrés Celsius samedi dernier !) afin de renouer avec la nature et de me rapprocher de Déesse, ou Gaia.

Partant de cette prémisse, j'accueille beaucoup plus facilement tout désagrément, que ce soit une crevaison, un divorce, une correspondance manquée à l'aéroport, une nausée à vouloir me jeter en bas de la voiture alors que je mets un temps à comprendre qu'il s'agit d'une nouvelle version de réaction d'allergie alimentaire, ou la solitude. Car alors je deviens trop occupée à m'émerveiller de la pleine conscience qui m'habite. Et celle-ci permet éventuellement à la joie et à la gratitude de se frayer un chemin.

Je suis sur le point de dire au revoir à une année qui a comporté de nombreux tumultes mais aussi de belles surprises. Mes chers fils deviennent des hommes, si beaux, si grands, avec Youri qui a travaillé comme sauveteur et a été l'instructeur de nage du jour à quelques reprises. Il aura aussi son permis de conduire bientôt. Andreas a récemment passé sa ceinture verte en Tae Kwon Do. Je suis aussi devenue ceinture verte dans ma vingtaine. Je souhaite qu'il persiste et aille plus loin que moi s'il le désire. Quant à Kristof, à la chevelure digne d'un dieu, il a gradué de l'école primaire en juin, il apprend l'allemand et aime les jeux de ballon.






Pour ma part, j'ai l'intention de continuer sur ma lancée d'expansion de tout mon être par la pratique et le déploiement de la pleine conscience. Je débuterai l'année en ayant le grand privilège de faire partie d'une équipe absolument divine de bénévoles dans un milieu carcéral et dans le cadre d'un programme pour les prisonniers qui s'appelle le Boundless Freedom Project. Diane, une chaplaine, une sainte, une déesse, va bientôt nous guider dans cette aventure poignante alors que nous offrirons un espace à ces hommes meurtris afin qu'eux aussi accèdent à la pleine conscience et donc, à la seule libération qui compte. Même si le code vestimentaire est strict (nous ne pouvons portons que du brun ou du noir, sans bijoux etc), j'ai espoir que les enchantements qui embaument ma maison me suivront et transcendront toute couleur que j'aurais préféré porter afin de me donner la force d'accompagner ces personnes que tant trouvent indésirables. C'est l'aventure prochaine qui m'attend. Je me suis aussitôt sentie interpelée par cette mission, mission que mes fils me permettent sans doute inconsciemment d'apprivoiser en s'assurant d'avoir leur propre vie bien remplie. Je ne peux, en toute mon âme et conscience, laisser mes fils voler de leurs propres ailes dans un monde parfois cruel sans faire plus ma part, sans essayer d'élargir le champ de ma conscience, ou d'insérer un peu d'humanisme et de paix dans les injustices sociales, et surtout d'apprendre de tous ceux que l'on côtoie.

En mon nom et en celui de mon clan, je vous souhaite, pour la nouvelle année, d'être de plus en plus réveillés afin de devenir pleinement conscients.


Joyeux Noël de la Maisonnée des Enchantements !

Caroline, Ken, Couver, Youri, Andreas, Kristof

Et la délégation féline: Pélé, Dustmopp, Tank et Tory 









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