Couper janvier en deux


Le long de la côte près de Pebble Beach (17-mile drive)



Ma mère a souvent dit,  faisons ceci ou cela pour "couper la journée en deux" (pour la rendre plus gérable), peut-être un dérivé de "couper la poire en deux" ? Des décennies plus tard, ses paroles portent encore à réflexion... Donc, illuminée de son enseignement et afin de rendre l'agonisant mois de janvier plus tolérable, je me laisse guider vers la solution pour cette cyclique hémorragie de la joie de vivre: prendre une vacance, mautadine. Une pause de la grisaille et du froid, ne serait-ce qu'une fin de semaine. C'est ce que j'ai fait (et voilà qui explique mon retard pour préparer mon blog hebdomadaire). Grâce à mon chum qui a voulu célébrer mon anniversaire à sa façon, nous avons bravé la I-5 super déprimante avec en bordure ses camps de concentration de bovins et nous sommes débarqués à Carmel-by-the-Sea, ville côtière californienne qui semble tout droit sortie d'un conte de fées.






Comment ne pas tomber sous le charme des maisons à chaumières, des galeries d'art, des restaurants, des arbres au contour farfelu. Parmi toutes ces demeures baptisées (au lieu d'adresses numériques, il y a "La Petite Fleur", "Sans Souci", "Storybook Cottage", "To Beach or Not to Beach"), on peut marcher des heures sans jamais être saturé. On est si enchanté par de telles beautés que l'on ne remarque pas l'absence de laideur sous forme de parcomètres ou lumières de rue (même après y être allée au moins six fois, je n'ai jamais pris connaissance de cela jusqu'à ce que je recherche les noms de maison sur Google). Même les trottoirs ondulants sont irrésistibles. Il y a tant à voir que c'est difficile de choisir entre rester à Carmel ou aller vers Monterey et Pacific Grove.




Et bien sûr, il y a l'océan. Dans cette immensité qui me livre de bonnes vagues dont j'attrape la vélocité, sur ma planche de bodyboarding, je me sens connectée, jubilante, bien. C'est mon terrain de jeux et l'élément de l'eau apaise le feu en moi. J'ai pris le temps de m'arrêter pour admirer les surfeurs et leur grâce. C'est comme si je remarquais leur fascinante habileté pour la première fois. 

Le temps semble suspendu dans un endroit aussi unique. Je retombe chaque fois en amour avec l'art (et surtout, avec mes résolutions de faire plus d'art). Je pense à plein de gens que j'aime et que je sais qui s'y plairaient. Je revis de doux souvenirs de vacances avec mes garçons lorsqu'ils s'amusaient sur la plage, et à commencer par Youri in utero, quand j'étais allée faire découvrir ce lieu magique à des amis en visite.


Carmel Art Association
La galerie la plus ancienne et qui remonte à 1927.


La fin de semaine s'est terminée par un lunch avec collègue et son épouse, la 17-mile drive et un arrêt devant le Cyprès Seul ("Lone Cypress") puis à Pebble Beach, dont l'arbre est l'emblème. Je ne suis pas du tout fan de golf, mais j'ai apprécié élargir le territoire de mes découvertes dans cette région. La température, la lumière, la compagnie, le calme, tout était un délice.


The Lone Cypress


Si la spécialisation médicale en "soins par une marche dans Carmel" n'existe pas encore, je pourrais l'inventer ?



Une des très rares photos de moi devant un terrain de golf ! 
(c'est pour faire plaisir à mon père 😄) 


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