Les coulisses de la vie ordinaire


Mon ''poetizer'' et un stylo sublime gentiment offert par une âme amie.



Un samedi ouvert, sans consulter mes courriels du travail, pour une fois. Un carré de calendrier nouveau, vide d'agenda. Une journée qui m'appartient. Elle commence par le toujours excitant début d'un nouveau journal, avec description de chaque journée sous forme de poème dans un ''planner'' que j'ai converti en ''poetizer'', nouveau format pour me sortir de la stagnation engendrée par une narration un peu obsessive de chaque jour comme si tous les aléas de ma vie devaient être consignés dans un genre de dossier médical. Ensuite, je décidai de répondre à l'invitation lancée par Stan qui va souvent dessiner à Town Center le samedi. Je l'ai rencontré lors d'une exposition d'art en septembre dernier. Ses esquisses m'avaient éblouie, à tel point que je lui demandai s'il donnait des leçons. Il dit que non, mais me proposa aussi de me joindre à ses sessions de ''sketching'' urbain. J'étais allée une fois, et quoiqu'illuminatrice au niveau de mon approche du dession, j'y avais ressenti surtout une frustration devant mon inabilité à achever ce que je trouvais trop architectural. J'ai choisi d'y retourner, cette fois avec une attitude relax, ouverte, dépourvue de toute attente spécifique.

Je pris ma marche d'abord. À ma grande joie, he rencontrai un petit garçon du nom de Lorenzo qui promenait son chien, un terrier roi Charles. Le chien était amical et son maître, un petit très responsable enfant qui ne semblait pas avoir l'air plus vieux que 5 ou 6 ans. Il me détailla son parcours routinier avec son chien. J'étais impressionnée par sa maturité et lui conseillai de faire attention aux voitures car elles arrivent parfois trop vite dans le quartier.

Je m'installai au beau soleil près du ruisseau artificiel et du campanile à Town Center. Un autre garçon arriva près de moi. Il était enjoué et voulut me montrer son dessin. Autant Lorenzo était impressionnant par sa maturié, autant Jessie l'était par son talent. Son dinosaure était une représentation précise du jouet de plastique qui lui servait de modèle. Sa mère l'accompagnait et je fus inspirée par sa résonance et son dévouement pour aider la créativité de son fils à se déployer. 





Ces enfants transportaient sans doute une vibration favorable, car je me mis à la tâche avec enthousiasme et confiance. Dessiner, c'est aimer. Crayonner, tracer, c'est ma façon de laisser couler mon amour de la vie, de ce que je vois autour de moi. C'est comme caresser la nature et la vie. Même si c'est une activité silencieuse, je me parle dans ma tête et cela m'aide dans ma tâche. Je me guide moi-même en ayant une pensée quant au prochain geste précis. Je donne une instruction et ma main répond en traçant. Je me répète aussi en silence l'activité en cours (je repasse sur une ligne pour corriger une irrégularité, j'accentue, j'ajoute de l'ombrage, je dessine un olivier... cela m'intimide habituellement de dessiner des arbres, mais je me lance, je laisse mon intuition et ma spontanéité me guider...). Il n'y a pas de raté quand on dessine, c'est une pratique, comme la méditation. C'est un processus qui peut être tellement éclairant.



Stan m'avait rejointe et me prêta un chapeau à large rebord car je faisais face au soleil. Je pris plaisir à dessiner au stylo noir. Je fis mon interprétation de deux bouts de façades. Après deux heures, je commençai à ressentir la faim, qui entraîna la fin de ma pratique de dessin. J'avais des courses à faire en plus. Je suivis mon impulsion d'aller voir du côté de chez Nugget, épicerie où je ne me permets que rarement d'aller, car c'est en général plus dispendieux qu'ailleurs. Mais comme à tout coup quand j'y fais un tour je me sens bien, je décidai de ne pas lésiner sur le prix de fruits dont j'avais besoin. À la sortie, j'attrapai des fichiers de recettes et une copie du magazine sur la nourriture.

Rendue chez moi, je vis que ce dernier contenait la recette que j'avais eu l'intention de chercher à mon retour 3 jours plus tôt après avoir savouré une pouding aux graines de chia à l'aéroport. Il y avait 3 recettes de pouding aux graines de chia en fait !

Lors d'une emplette dans un autre magasin, une dame et moi nous sommes souri poliment quand je lui cédai le passage. Je remarquai ensuite qu'au dos de son t-shirt était inscrit: ''The world is a better place because you are in it. Lots of love. Form the person in front of you''. Awwwww ! Tout le monde devrait de temps à autre porter ce genre de t-shirt pour faire sourire quelqu'un... 

En surface, pour un observateur extérieur, ce fut somme toute une journée simple. Mais en coulisses de ma journée, toutes ces rencontres qui ont eu lieu sont un rappel solide de continuer à inviter le bon dans la vie, par le simple fait d'avoir les sens éveillés, d'être généralement ouvert et prêt accueillir des douceurs. Mettez la table pour les petits bonheurs. Qui sait, un personnage de la fameuse chanson de Félix Leclerc frappera peut-être à votre porte... Ou un poème de vie se déroulera sous vos yeux ébahis.

Des apparitions d'enfants adorables, des synchronicités étonnantes, l'art méditatif, une recette de pouding santé et une approche positive qui a le pouvoir d'attirer toutes sortes de joies ont à nouveau illustré qu'il y a souvent du divin à l'oeuvre. Eh oui, même (et surtout) au coeur d'une vie ordinaire...



Lumineux cadeau offert par ma famille


Comments

  1. Belle réflexion sur l’ordinaire de la vie…

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