Les Énergies de Marie
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''Présentation de Jésus au Temple'', Notre-Dame-de-Lourdes, Lourdes, France |
Je me suis préparée à ce voyage par l'entraînement de l'esprit autant que du corps: je voulais que l'expérience fût illuminatrice et pour ce faire, je devais restée ouverte aux possibilités du moment, sans attente rigide, et simplement faire confiance que la méditation, la connection à ma spiritualité grâce à ce portail qu'est la nature pleine de bénéfiques silences, s'en chargerait.
Mon côté qui aime rêvasser, anticiper et planifier devait tout de même avoir une occasion de s'exprimer en me procurant un sentiment d'auto-efficacité. En regardant sur la carte de la France, je cherchai à voir où se trouvait la Grotte aux Oeufs. Mais je dus renoncer à ce projet de mini-pèlerinage pour honorer Marie Madeleine car c'était à plusieurs heures en train de notre lieu dans les Hautes-Pyrénées. De toute façon, je fus rapidement saisie du syndrome de l'horaire plein dès l'arrivée de notre groupe de Filles Qui Courent à Toulouse. Plus ou moins fripées par la culbute dans un fuseau horaire en avance, en urgent besoin de café, nous avons déambulé dans la ville rose pendant quelques heures avant même de se rendre à la villa pour se déposer...
Au début de ce séjour inoubliable, un groupe s'organisa pour aller visiter Notre-Dame-de-Lourdes dans l'après-midi, après une course le matin. Un sondage apparut sur Messenger pour déterminer qui était intéressé afin d'organiser le transport. Bof... Je n'en n'avais nulle envie, pour être franche. Pour moi, j'imaginais un genre de version française de Notre-Dame-du-Cap-de-la-Madeleine. Fillette, j'étais déjà passée par la fascination pour l'eau bénite (j'avais acheté une mini statuette en plastique transparent en forme de la Vierge Marie qui en contenait. Je m'en souviens très bien, il y avait du bleu aussi, sur sa tête et sa robe...). Et je considère que j'avais déjà payé mes respects à une statue de Marie plus tôt dans la semaine lors de notre première destination de course: La Vierge du Bédat. En plus, il y a très longtemps que je me suis séparée du catholicisme (pour toutes sortes de raisons, incluant le côté patriarcal et abusif de certains gens de cette religion). Mais quand je vis le nombre d'intéressées grimper, je fus comme envahie par une FOMO... Ma co-loc et moi avions un degré semblabe d'ambivalence que nous finîmes par surmonter.
C'était occupé comme une fourmilière. J'ai été éblouie par l'art, les mosaïques et la cathédrale souterraine (surtout les cadres colorés comme des cassures de suçons de toutes les couleurs illustrant les Mystères). Chantal, Johanne et moi avons ri aussi (une de nous se positionna de façon à se ''couronner'' sur la photo). À la fin, j'eus le désir d'arrêter à la librairie. Nous n'avions que 10 minutes avant de retrouver le groupe pour retourner. Je fis un survol de l'inventaire et je vis défiler différents Évangiles: selon Paul, Luc, Jean... Il en fallut peu afin que monte en moi l'impulsion de faire une expérience: je demandai à la commis si ils avaient l'Évangile de Marie Madeleine ? Après vérification, elle confirma ce que je pressentais. Eh bien non. Je riais un peu sous cape quand même, espérant avoir stimulé sa curiosité, ou planté une graine... J'eus quand même le temps de tomber sur un livre sur les expériences de mort imminente que j'achetai pour mon cousin qui s'y intéresse.
La semaine fila comme l'éclair. Et je pensai à l'approche de la Nouvelle Lune. J'avais emporté avec moi mon ensemble de cartes de déesses et mères sacrées car je voulais faire un petit rituel avec mes nouvelles amies. Je leur lançai donc une invitation de venir faire une pause introspective, formuler une intention ou identifier un dilemme avant de piger une carte dans l'espoir que les attributs de la déesse s'avéreraient inspirants. Ma célébration proposée pour la Nouvelle Lune s'avéra très populaire, les filles et même un gars firent la file dans la salle de séjour de la villa ! Ce fut un moment touchant, profond et fort intéressant... Sur environ une quinzaine de participants ayant le ''choix'' de 40 cartes, il y eut Lakshmi (deux fois), Tara verte, Bastet, Pachamama, Isis, Prêtresse de l'Eau Guérisseuse. Quan Yin, et Sulis Minerva furent aussi au rendez-vous. Et deux pigèrent Marie Madeleine. Deux autres, Marie, ou Mère Marie: la mère de Jésus. J'étais fascinée de cette ''vibe'' Marie...
Le lendemain matin, en achevant mes bagages, je décidai d'inclure la boîte de cartes dans mon bagage de cabine au lieu de mon bagage enregistré malgré la pesanteur relative au cas où d'autres voudraient piger.
Dans l'autobus vers l'aéroport, je repassai en mémoire l'assignation, voyant l'harmonie et l'alignement entre chaque fille et sa déesse pigée. Je me sentais inspirée et contente d'avoir fait une telle offrande qui fût appréciée. Et c'est là que je m'aperçus que je n'avais même pas encore pigé comme je comptais le faire à la fin de la soirée !
J'étais curieuse de voir quelle carte allait me guider. Je formulai mes dilemmes, mes questions ainsi qu'une intention. Cela concernait essentiellement mon appréhension devant la réalité de chez moi et ses aspects sociétaux, professionnels et personnels dégueux auxquels faire face, ainsi que comment réaliser mes rêves en restant connectée à mon pouvoir récemment consolidé, si ce n'est réapproprié, grâce à cette aventure en terre ancestrale. De façon tout à fait spontanée et sans que je saisisse bien d'où cette idée de faire un rituel, pour rendre le moment plus magique, provenait (inspiration divine ?), je me sentis habitée par des reliquats du catholicisme de mon enfance et je me mis donc à réciter une prière. Je ne fais jamais une chose pareille quand je fais une pige ou même dans d'autres circonstances. Mes moments réguliers de prière remontaient à l'enfance, scripts que je comprenais peu mais que je récitais avant d'aller me coucher, par habitude.
Je coupai le paquet et retournai la carte. Le choc. Ahurissement. Elle me regardait, de son regard humble, brun foncé, au coeur d'un visage doux. Marie. Honnêtement, je m'attendais à tout, SAUF cette carte. Quelles sont les chances que je la pige ?? Moins de 3%..., et en plus, quelles sont les probabilités qu'elle le soit une troisième fois dans notre groupe ? Alors que je me débattais en pleine incrédulité, je me souvins alors que, quelques instants plus tôt, j'avais prié son nom... Je vous salue Marie ! J'avais récité un Je Vous Salue Marie !!! Comme pour l'invoquer.
Incroyable. Puissant. Mon moi profond, mon inconscient, savait, voulait. Même si, depuis la veille, j'ai honte d'admettre que je me disais que c'était comme si elle ne ''comptait'' pas. Figure d'ombre (au sens jungien) parce que longtemps associée au catholicisme, et donc il s'agissait d'un archétype que je considérais, sinon peut-être gâté ou contaminé par plein d'aspect négatifs, au moins trop parfait pour qu'on m'ait encouragé à oser l'exprimer ? Et dire que j'avais même dit à une des coureuses qui la pigea, une beauté épique que j'aurais imaginé piger Artemis ou Aphrodite, ''si tu l'aimes pas, tu peux en piger une autre'', comme en guise d'excuse ! Ce qu'elle avait délicatement décliné, assurant qu'elle aimait sa carte. Elle semblait ouverte à cette inspiration, et son appréciation était palpable. Première leçon. Il se trouve qu'elle en était digne, ne serait-ce que pour avoir saisi toute la valeur et la puissance de Marie, cette Immaculée Conception, la Sainte Mère, Notre Dame ! Je réalisai de plus en plus que Marie c'est comme la Déesse des déesses, la Mère avec un grand M (aime !) et qu'en fait j'en connaissais peu ou pas du tout qui en soient tout à fait dignes... à commencer par moi...
Oui, le choc initial venait de là. Je ne me sentais pas digne d'être elle.
Mais là, en plein équinoxe d'automne et Nouvelle Lune (en, tenez-vous bien... Vierge !!), avec la lumière plombant sur sa carte devant moi, j'y ai vu un sérieux signe, une manifestation sans équivoque, une solide invitation à faire de l'incarnation d'une force d'amour ma nouvelle mission... Et après tout, j'ai aussi Marie comme prénom !! Je me le suis réapproprié en 2022, un an après avoir quitté un mariage très douloureux et qui avait causé une profonde érosion de mon identité, de mon sentiment de valeur personnelle et de ma féminité divine... Et voilà que Marie me regardait comme un miroir, comme pour que je me voie, me revoie, dans toute ma féminité sacrée, enfin...
Et cette carte était tellement en alignement avec mes intentions. Selon le guide accompagnateur, on peut invoquer Marie:
1- Pour aider la manifestation de buts et la réalisation de souhaits;
2- Quand on a besoin de se sentir aimée, en sécurité et en paix;
3- Pour obtenir guidance et support maternels;
4- Pour aider la guérision de blessures émotionnelles et spirituelles dues à des blessures de parentage inadéquat ou peu en résonance;
5- Quand il y a besoin d'aide pour materner des enfants, qu'ils soient biologiques ou spirituels.
La grande majorité de ces situations s'appliquent dans mon cas, oui, avec toutes ces dimensions !!!
Et synchronicité suprême alors que je complète ce blog, une chanson qui joue sans que je ne l'aie choisie ni incluse dans une playlist, Blue Velvet, alors que la description d'un autel que je lis à l'instant inclut velours blanc, rose ou bleu !!! Et regardez bien la photo que m'envoya ma mère de la statuette adorée qui orne notre crèche à Noël depuis la nuit de mes temps !!!
En lisant un peu plus dans le livret qui accompagne cette merveilleuse collection de cartes, je compris à quel point, ou force me fut de constater que je dois et peux m'en montrer digne, que mes trois fils sont peut-être, chacun à leur façon, une version moderne de Jésus, des êtres d'un naturel compatissant, cherchant à aimer toute la vie, mais se butant à des obstacles comme des couronnes d'épines métaphoriques, des trahisons ou crucifixions de leur ego...
Ce moment de pige dans l'autobus me donna les larmes aux yeux. Et oui, une nouvelle force. Une force que je n'imaginais pas qui puisse exister encore en moi. Oui, j'ai toujours aspiré à être intentionnelle en supportant, aimant autrui, tant dans mon rôle de mère que de ma vocation de médecin. Mais de là à faire de ma disposition un parallèle avec l'amour inconditionnel, divin, de Marie...
Néanmoins, cette fameuse, lumnieuse force, je l'ai sentie vibrer déjà depuis mon retour. Et les synchronicités se multiplièrent dans la journée que je passai chez mon cousin Gabriel avant de retourner en Californie: je vis une statue au loin lors d'une promenade en vélo, et nous avons pédalé un bout sur Notre-Dame, et en route vers l'aéroport, avant de quitter son village, je vis une grande croix blanche disant ''Un signe pour toi'' et ''Tu vaincras'', avec une statue blanche de la Vierge... Je me sens revigorée d'une nouvelle énergie ! Un bouclier qui protège et a déjà esquivé des tentatives de certaines personnes d'éroder mon moral, avec un environnement de travail hostile et qui frôle le harcèlement en cherchant à me prendre continuellement en défaut et donc en creusant la blessure morale. Désormais, en dépit deces personnes qui ne voient pas ce que j'ai à offrir, j'ai confiance en moi, en ma capacité d'envelopper les gens souffrants que je rencontre d'une douce compassion, comme un velours bleu, rose, blanc.
Pour moi, alors que je désire approfondir ma compréhension de la femme extraordinaire au destin mythique qu'elle a été, ce n'est pas une affaire de renouer avec une religion. Marie est un personnage historique au même titre que Nelson Mandela, Mère Thérésa, Jeanne d'Arc... Tout comme les gens qui eurent un impact dans notre monde, son histoire peut nous éclairer, et je veux continuer de m'inspirer du meilleur de chacun et chacune qui a marqué l'humanité. Elle suscite un bien-être, surtout si on se fie aux descriptions d'expériences de mort imminente de ceux qui l'ont vue les accueillir et les envelopper de son amour dans l'au-delà... C'est ce que la lecture du livre que j'ai offert à mon cousin révéla.
J'ai foi en l'avenir, car un amour lumineux, une puissance mariale peuvent m'envelopper dès que je me remémore l'énergie féminine qui sommeille en chacun de nous et que j'éprouve de la gratitude pour toutes les déesses, toutes les Maries croisées sur ma route et la Sainte Mère qui a légué à l'humanité cette vérité profonde et cette force qui guérit: l'Amour.

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