Sombre décembre
Cet arbre tout de jaune soleil orné m'est apparu comme une pure lumière parmi le déprimant béton à mon lieu de travail au milieu de ma semaine. Dommage que la photo ne rende même pas cette lumière, si vive et surréelle que son énergie semblait branchée sur le divin, une force qui obnubila mon regard pressé, dans mon corps tout aussi pressé d'en finir avec une semaine stressante. Mais croyez-moi sur parole quand je vous dis que cet arbre et ces jolies feuilles en forme d'éventail étaient là pour me rappeler que le sacré, le divin, le lumineux est toujours pas loin, en sourdine de nos vies saturées d'urgences à créer trop de petits problèmes qui semblent presqu'entretenus pour éviter les plus gros. Pourquoi la police des dossiers électroniques perd son temps à m'envoyer régulièrement ces ''rappels urgents'' de compléter mes dossiers ? Je pense qu'il y a de bien plus gros problèmes dans le monde en ce moment que cette Dre Caroline Giroux qui est délinquante dans sa documentation de quelques heures à quelques jours... Il y a bien plus urgent qu'une institution ne recevant pas immédiatement le paiement ou remboursement d'une visite de patient de la part d'une compagnie d'assurance commerciale ou autre.
Cet arbre m'est apparu justement après une rafale de tragédies qui me touchent de près ou de loin (et franchement, que les tragédies nous frappent directement ou nous ébralent de façon indirecte car supposément elles arrivent à quelqu'un d'autre, cela n'a plus d'importance quand on comprend ''l'effet papillon'', quand on se refamiliarise avec la physique quantique, quand on admet que la séparation est une illusion, ou quand on reconnaît l'interconnexion entre individus et dans tout le vivant. Bref, ce qui arrive au voisin nous affecte, donc nous arrive, et vice-versa).
Une bonne amie à moi a fait ses adieux à sa soeur cadette, 47 ans, dans un coma et dont les mesures pour la maintenir en vie furent arrêtées. Une étudiante AFS que j'avais rencontrée et dont j'ai connu la famille d'accueil lors de l'orientation à l'été dernier est morte d'une maladie fulgurante. Cela m'a ébranlée, j'ai pensé à sa famille d'Amérique du Sud dépêchée à son chevet, à leur douleur impossible à pleinement saisir, à la fragilité de la vie nous apparaissant en plein visage. Ensuite, à peine quelques heures après avoir déposé mon père à l'aéroport, pleine de l'émotion faite d'incertitude à savoir quand (et si) il me rendra à nouveau visite, j'ai reçu un déstabilisant courriel m'informant que je dois me présenter en cour dans quelques mois, pour un conflit que je n'ai pas choisi, qui s'éternise tout simplement parce que l'adversaire semble déterminé à me rendre l'existence infernale et me maintenir dans un état de terreur. Car ce qui effraie le plus, vraiment, ce n'est pas tant lui ni son regard de psychopathe que cette question qui pourrait en hanter plus d'un, ''mais jusqu'OÙ ira-t-il, avec sa manipulation, sa malhonnêté et ses abus ?'' (Pour bien fermer le dossier et clore l'année dans la paix et l'espoir, je dois m'assurer de cheminer avec la réponse: ''pas plus loin que la fiction de ce délire et le roman où iront se fracasser et mourir ses intentions malveillantes, son envie et son avidité'', et tout simplement y croire et l'incarner avec CONFIANCE afin que la résolution JUSTE et FAVORABLE se MANIFESTE.).
Et il y a une forte hausse de détresse psychologique chez mes patients... C'est comme si le mois de décembre était l'évier, la poubelle ou même la toilette du calendrier où se jettent tous les conflits et dilemmes réprimés dans l'année... Le corps et l'âme ont une ultime chance de se purger, et la loi du ''tout-en-même-temps'' se prend comme un peu trop au sérieux !
Ou bien est-ce une perception fausse, et cela se passe en fait à plein d'autres moments dans l'année, c'est juste que les demandes pour être festifs se font plus pressantes à l'approche des fêtes ? Bref, faudrait peut-être éviter de faire en sorte que tout le mois de décembre tourne autour d'une fête en particulier, sinon, quand la vie décide de nous envoyer un défi, le stress de tout faire (et à perfection, ou comme prévu, ou selon la tradition) s'en trouve exacerbé. Et si on voyait la fête de Noël comme un bonus dans le mois de décembre qui invite tout d'abord au recueillement, à la réflexion ? Et espérer, mais sans attendre, le luxe d'un Noël dans la joie... car c'est bel et bien un luxe. La vie se passe, continue et ne se met pas sur pause autour de Noël. Des gens naissent, meurent ou tombent malades. Certains perdent leur emploi et agonisent de ne pouvoir créer de magie pour leurs enfants...
Combien d'histoires difficiles avez-vous entendues ou même vécues depuis le début du mois ? Quel morose décembre... avec une nouvelle lune hier en plus, la nuit noire en résonance avec le côté sombre des événements récent.
Veuillons ne pas prendre Noël comme un acquis ou obligation, mais un bonus. Faisons place à toute la vie, dont Noël fait partie, bien sûr, mais c'est surtout pas le moment de s'enfermer dans des traditions rigides...
Cultivons la réceptivité et voyez qui se pointera dans votre horaire. Gardons une ouverture à votre congé et liste d'invités. Voyons le joyau dans toute visite impromptue. Rendez chaque rencontre digne et belle, comme si c'était un petit Noël !
C'est ce que j'ai décidé de faire en mettant une table à table invitante pour Stephanie, la coordinatrice pour AFS qui est venue ce matin pour sa visite mensuelle. Bibi et moi avons passé un si bon moment à échanger avec Stephanie, ce qui nous a permis d'en connaître un peu plus sur elle, sa famille, et même un deuil récent... La rencontre dans la compassion rendit ce moment d'une grande richesse. Je fus habitée d'une profonde gratitude pour le fait que des personnes emathiques, généreuses et ouvertes d'esprit telles qu'elle existent.
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| Au centre, la première sauce aux canneberges de Bibi, ma fille AFS. Une réussite ! |
Je reçois le 31... je l'ai su le 18. Un peu moins de deux semaines d'avance. Puis, je reçois aussi des gens de ma famille choisie le 24, et cela s'est décidé... ce matin. On va faire cela simple et agréable ! Potluck... tout le monde va contribuer. Si d'autres personnes dans ma vie veulent d'autres réceptions, ils n'auront qu'à lancer les invitations... Sinon, le par-défaut sera mon divan devant un feu de foyer et un bon roman. Avec un thé chai, du vin chaud épicé à la cannelle, aux clous de girofles et à l'anis, ou un chocolat chaud. Soyez les bienvenus si vous passez dans le coin !
En attendant, je me prépare pour le solstice d'hiver demain !!! À travers la lecture, l'écriture, un bon feu de foyer, je me consacrerai à l'expansion de ma propre lumière en même temps que celle des journées. Je vais dire non aux ténèbres des gens toxiques et OUI à toutes les âmes qui se regardent et dansent comme des bougies pour célébrer le début d'un nouveau cycle de guérison, d'espoir et de paix. Après un sombre début de décembre, espérons une minute additionnelle par jour de triomphante luminosité, préparons ensemble une jovialité de janvier !



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